Cette nuit, j’ai rêvé de mon vélo (évidemment). Ce matin, je suis montée sur le toit où je l’avais laissé pour la nuit, afin que la peinture sèche bien. En fait de peinture, Bagatelle et Pétro ont estimé qu’il y en avait assez ; alors elles ont farfouillé dans mes affaires et trouvé du scotch textile bleu et vert, et elles en ont mis partout ! sur le cadre, au guidon, sur le porte bagages. La bonne idée ! j’ai envie d’y ajouter des fleurs artificielles (un petit peu).

Je traverse le Vondelpark, fendant l’air et le vent, sur mon vélo bariolé, avec mes chaussettes vertes et mes Crocs, mes souris préférées sur les épaules, moustaches au vent et ventre à l’air, laissant tomber du pain derrière elles afin de retrouver leur chemin si je me perds (ces souris ne me font pas confiance) ; mais les pauvrettes ! avec tous les oiseaux qu’il y a au parc, c’est vraiment peine perdue (ces souris sont quelquefois un peu évaporées).

Et cet après midi, nous sommes allés à de Nieuwe Meer, un grand lac à 20 minutes d’Amsterdam. Dix degrés seulement et un soleil éclatant, gants, écharpes et sourire jusqu’aux oreilles. Le ciel était d’un bleu insolent pour tous ceux qui doivent s’enfermer dans un bureau, et pour nous, l’air avait un parfum de liberté.

Nous avons continué jusqu’à Amsterdamsebos, la grande forêt qui borde le lac. Assis sur un banc, nous sommes restés longtemps sans parler, à écouter le merle habitant l’arbre juste au dessus de nous. Il avait un thème principal, très simple et très court, et à la fin, il ajoutait une petite fioriture, un ornement musical d’une extrême finesse, changeant à chaque fois. Bref, c’est un merle, tout le monde connaît la virtuosité du merle. Je ne m’en lasse pas.

On avait laissé Bagatelle et Pétronille à lire des BD (ces souris sont trop gâtées), sous l’oeil du chat qui a depuis longtemps baissé les bras (cette chatte est un peu trop paresseuse).

Journée lumineuse, ensoleillée d’un coup de baguette magique par un vieux vélo qui se prend pour Arlequin.